2 – Domptez votre amygdale

Votre biographie pourrait-elle raconter ce qui suit ?

Vous marchez dans l’herbe haute. Un serpent ! Vous avez fait un bond de côté. Vous vous rassérénez en constatant que ce n’est qu’un tuyau d’arrosage et continuez votre marche, quoique moins insouciant.

Une guêpe sur votre bras nu ; vous agitez fébrilement ce bras pour la chasser… et vous échappez la pile d’assiettes que vous teniez.

9 juillet 2006 à Berlin, finale de la coupe du monde de football opposant la France à l’Italie. Zinedine Zidane, capitaine de l’équipe de France, assène un coup de tête à son adversaire Marco Materazzi provoquant son expulsion et la défaite de son équipe.

Un soir, Travis McMichael, citoyen blanc du sud des États Unis, croyant entendre un bruit d’émeute, sort de chez lui, équipé de son fusil d’assaut. Un noir court vers lui, une arme à la main. Il tire et l’abat d’un geste réflexe.
Il vient de tuer un père de famille faisant son jogging avec à la main non pas une arme mais son smartphone.

Vous venez de lire la description de quatre « amygdala hijack« , prises de pouvoir de l’amygdale sur le cortex préfrontal, les deux pilotes concurrents de nos comportements.

  • Le cortex préfrontal c’est notre pilote rationnel.
  • L’amygdale c’est le commando putschiste d’urgence.
  • L’hippocampe se charge de garder et de rappeler les souvenirs utiles à l’action.

Nul n’est à l’abri du pire, les neurosciences nous l’expliquent. Informez-vous sur la machine comportementale pour vous prémunir.

Cortex préfrontal, amygdale et hyppocampe
Le contrôle de nos comportements : cortex préfrontal, amygdale et hippocampe

Le système intelligent du Cortex Pré-Frontal

Le Cortex Pré-Frontal se comporte comme une balance à multiples plateaux évaluant les informations sensorielles sur le monde extérieur, les émotions renseignant sur l’état et les besoins du corps, les données d’expériences positives ou négatives — bref, toutes les informations que lui fournissent après traitement les différents circuits spécialisés du cerveau.

Le Cortex Pré-Frontal teste en spirale les différentes possibilités d’action, soit virtuellement ou soit réellement, en ajustant les choix, faisant peu à peu pencher la balance vers l’une ou l’autre décision.

C’est là un processus continu d’autant plus performant 1) qu’il fait intervenir expérience, connaissances et expérimentations rétroactives, et 2) qu’il dispose de temps pour tester différentes alternatives.

Joueur d'échecs

Le système automatique d’urgence de l’Amygdale

Aux avant-postes, l’Amygdale surveille les données brutes de nos perceptions en amont de leur traitement par le cortex et guettant la survenue de dangers ou de menaces.

En situation de danger l’Amygdale place le corps en état de stress pour soutenir l’action de combat, fuite, ou immobilisation (fight-flight-or-freeze response). Ce qui a pour effet de conditionner le fonctionnement du Cortex Pré-Frontal.

Sur irruption d’une menace l’Amygdale commande directement et instantanément le mouvement de sauvegarde via le tronc cérébral, court-circuitant ainsi le cortex, qu’elle inhibe dans la foulée.

C’est le « amygdala hijack« , le contournement des fonctions exécutives rationnelles du cortex par l’amygdale.

Il s’agit d’une fonction instinctive et automatique de sauvegarde léguée par l’Évolution. La rapidité est privilégiée, au prix de l’inexactitude, de l’imprécision, de l’inadéquation :

  • En l’absence de traitement par les aires corticales, les données de perception brutes utilisées par l’Amygdale sont fragmentaires, subliminales (c’est-à-dire en dessous du seuil de perception consciente) : de quoi confondre un tuyau d’arrosage avec un serpent ou un smartphone avec un pistolet.
  • En l’absence d’intégration et de coordination par le cortex moteur, la commande en direct de l’action peut conduire à des maladresses comme de lâcher une pile d’assiettes pour avoir voulu instinctivement chasser un insecte.

Le cercle vicieux de la peur

L’Amygdale apprend ce dont elle doit avoir peur. Elle dope le corps en le plaçant en état de stress. Mais ce stress sensibilise en retour l’Amygdale qui va donc avoir plus facilement peur dans plus de situations. Et l’Amygdale va dès lors étendre l’état de stress sur plus de situations…

Voilà un cercle vicieux des plus communs dont l’individu ne peut sortir qu’en agissant sur la menace — fuite ou combat — pour faire disparaître le danger et calmer ainsi son Amygdale.

Mais encore faut-il pour cela qu’il y ait une menace manifeste à fuir ou combattre. Le pire survient lorsqu’il y a peur (avec ou sans danger réel) mais sans menace matérialisée sur laquelle agir. Le cercle vicieux de la peur et du stress ne peut alors que perdurer et s’amplifier avec les plus graves conséquences.

C’est le cas des Troubles du Stress Post Traumatique (TSPT) pour lesquels les études montrent une hyperactivité de l’Amygdale. Chez les victimes de violences la peur est toujours là mais il n’y a pas identification et à fortiori matérialisation du prochain bourreau. Et on comprend également l’importance des procès pour les victimes de violences afin d’effacer la menace.

Au-delà de ces cas cliniques dramatiques nous devons plus généralement aujourd’hui faire face à une situation très contemporaine : la peur sans menace matérialisée, voire même sans danger réel.

C’est celle que diffusent continûment les médias et réseaux sociaux pour des motifs mercantiles ou idéologiques. La peur est en effet addictive et génère fréquentation et diffusion.

Comment l’Amygdale apprend la peur

Nombre de peurs semblent innées :

Elles correspondent à l’héritage de l’Évolution et apparaissent sans que vous n’ayez eu à souffrir des situations correspondantes auparavant :

… les phobies des araignées, des serpents, de l’obscurité ; le vertige ; lorsqu’une grosse bête se jette sur vous toutes dents dehors ; lorsque, piéton, un véhicule vous serre de près ; l’expression de peur sur le visage de congénères ; les mouvements de foules ; le grognement de menace d’un animal ; …

D’autres peurs résultent d’expériences malheureuses :

celle d’un quartier mal famé ; de la police ; d’un mari violent ; de son patron ; du chômage ; de la maladie ;

L’Amygdale est étroitement couplée à l’hippocampe, la structure cérébrale chargée de la mémorisation et du repérage spatial. Si par exemple vous avez rencontré une sérieuse menace dans un quartier malfamé, l’Amygdale mémorisera la peur en couplage avec l’hippocampe qui, lui, mémorisera l’expérience et les circonstances (le moment, le lieu, l’action, …).

La moindre future perception, même subliminale, présentant une correspondance avec cet enregistrement dans l’hippocampe – un nom, une ressemblance même minime de lieu ou de situation – activera l’amygdale.

Mais de nombreuses autres peurs résultent de conditionnements inappropriés :

... celles de certaines ethnies ; de certaines religions ; du grand remplacement ; de la science ; de la médecine ; du complot ; …

C’est le résultat de la diffusion massive d’informations tragiques propre à nos sociétés de la communication (voir l’encadré « Bannissons les chaînes d’information continue » à la fin de l’article).

L’amygdale et l’hippocampe enregistrent alors les circonstances virtuelles des récits de peur. Et toutes les nouvelles informations entendues de ci de là viennent réactiver ces souvenirs et maintenir l’état de stress.


Le stress dopant : préparation au combat ou à la fuite

L’activation de l’Amygdale place le corps en état de stress, dopage pour un comportement de combat ou de fuite. Agissant sur différents noyaux de l’hypothalamus, elle déclenche en cascade l’émission d’un cocktail d’hormones et de neurotransmetteurs :

Réponse neuro-hormonale au stress (Wikipédia – CC BY 3.0)

Le stress vise à focaliser le comportement sur la seule action d’urgence et à supplémenter les muscles en sucre et en oxygène au détriment des autres organes :

  • Mise en sommeil du cortex cérébral diminuant sa consommation d’oxygène et de sucre
  • Ouverture maximale de la perception sensorielle, dilatation des pupilles, …
  • Accélération du rythme cardiaque et augmentation de la pression artérielle
  • Accélération et approfondissement des mouvements respiratoires
  • Conversion en glucose du glycogène contenu dans le foie
  • Contraction des vaisseaux alimentant la peau (blanchissement) et les viscères (contraction)
  • Et d’une façon générale, sur le Système Nerveux Autonome :
    • Inhibition des fonctions parasympathiques de l’équilibre biologique (digestion, sommeil, …) et
    • Activation des fonctions sympathiques de l’action physique
Système Nerveux Autonome
Réseaux sympathique et parasympathique du Système Nerveux Autonome

Les effets délétères du stress amygdalien

Tout dopage a des effets néfastes. Celui du stress amygdalien :

  • parce qu’il bloque les fonctions parasympathiques de l’équilibre biologique et met le corps en sur-régime, a des effets négatifs sur la santé physique,
  • parce qu’il ralentit l’activité du cortex préfrontal, a des effets négatifs sur la prise de décision, la résolution de problèmes, la concentration, la planification,
  • parce qu’il augmente le taux d’adrénaline, conduit à une attitude générale colérique, agressive, asociale,
  • parce qu’il augmente l’excitabilité de l’amygdale, diminue la régulation des émotions, et augmente le risque de hijack inopportuns, parfois dramatiques comme celui conduisant au meurtre d’un joggeur.

    La bombe à retardement amygdalienne

    Nous en arrivons à la préoccupation ayant motivé cet article : comment éviter les réactions impulsives néfastes que nous regretterons après ? Comment éviter les drames inutiles ? Et, en cas de menace comment faire en sorte que l’amygdale ait des réactions proportionnées ?

    Lorsque la menace est là, il est trop tard, l’Amygdale réagit immédiatement en court-circuitant le Cortex Préfrontal de la rationalité. Il nous faut agir avant, sur ce qui détermine la sensibilité de l’Amygdale et sa lecture du danger : il nous faut limiter notre stress à la quantité minimale et aux raisons utiles.

    C’est l’un des nombreux enseignements que l’on peut tirer du livre Behave, du neurobiologiste Robert Sapolsky. Il y détaille comment chaque acte de nos comportements a de multiples causes, remontant en spirale le passé, les secondes, les minutes, les heures, les jours, les mois, les années, voire les siècles, remontant même aux origines de notre espèce. Et ce passé conditionne notre amygdale.

    L’histoire tragique racontée au début de notre article nous fournit un cas d’analyse :

    Un soir, Travis McMichael, citoyen blanc du sud des États Unis, croyant entendre un bruit d’émeute, sort de chez lui, équipé de son fusil d’assaut. Un noir court vers lui, une arme à la main. Il tire et l’abat d’un geste réflexe.
    Il vient de tuer un père de famille faisant son jogging avec à la main non pas une arme mais son smartphone.

    Que s’est-il passé au cours des minutes, heures, mois, années, etc. ayant précédé :

    • Au cours des siècles précédents : l’histoire des États-Unis a conduit à la situation racialiste actuelle, au surarmement de ses citoyens, et aux conséquences ci-après.
    • Au cours de son enfance et adolescence : Travis McMichael (T.M.) a été élevé dans l’environnement raciste d’une communauté blanche du sud des États-Unis considérant les noirs comme de potentiels malfaiteurs. Son amygdale, conditionnée par ce vécu, a appris à considérer toute personne noire comme un facteur aggravant dans la détection d’une possible menace.
    • Au cours des années précédentes : T.M. a fait l’acquisition d’un fusil d’assaut et ce faisant, il a intégré l’imaginaire de guerre lié à cette arme. Il a ainsi :
      1. préprogrammé inconsciemment son amygdale à cette possibilité d’une action de combat future,
      2. ouvert une séquence de stress prolongé (l’attente du combat) qui ne pourra se résoudre que par l’action de combat elle-même.
        Les études montrent que l’incertitude de la menace active d’avantage l’amygdale.
    • Dans les jours qui ont précédé le meurtre : T.M. a vu aux actualités télévisées des images d’émeutes raciales s’étant déroulées dans un état voisin. Ceci a :
      1. conditionné son amygdale à interpréter une clameur à l’extérieur comme étant le bruit d’une émeute,
      2. mémorisé dans son amygdale la peur des émeutes,
      3. ravivé une séquence de stress démarrée précédemment sur la peur diffuse d’avoir à combattre.
    • Dans l’heure ayant précédé le meurtre : T.M. a cru percevoir un bruit d’émeute ce qui a réveillé dans son amygdale le circuit de la peur des émeutes.
    • Dans les minutes ayant précédé le meurtre : T.M. a pris son fusil d’assaut. Les études montrent qu’avoir une arme à la main incline à penser qu’il en est de même pour l’individu d’en face. Dès lors l’amygdale de T.M. était conditionnée pour confondre le smartphone de la victime avec une arme.
    • Dans la minute ayant précédé le meurtre : T.M. est sorti de chez lui mû par l’alerte précédente de son amygdale et donc sans trop y penser. Être dehors la nuit renforce le sentiment de danger et l’excitabilité de l’amygdale.
    • À l’instant du meurtre : L’amygdale de T.M. détecte ce qu’elle croit être un individu menaçant, armé, courant vers lui et déclenche instantanément et automatiquement le tir. Rien à faire. C’est l’amygdala hijack, le détournement par l’amygdale.

    « La peur est mauvaise conseillère »… dit le proverbe.

    Américain arborant un fusil d'assaut

    Domptez votre Amygdale en 5 commandements


    1 – Considérez la réalité des statistiques

    Ce que vous craignez le plus s’avère être ce qui vous menace le moins et ce qui vous menace réellement le plus s’avère être ce sur quoi vous pouvez agir personnellement :

    Risque perçu versus risque réel

    2 – Bannissez les chaînes d’information en continu.

    Ces chaînes veulent s’attirer une audience maximale et elles savent que nous autres humains sommes naturellement, viscéralement, accrochés par les informations tragiques ou violentes. Elles nous abreuvent donc d’informations tragiques dont certaines ne sont que des faits divers. Le moindre accident, le moindre homicide, la moindre émeute quelque part sur la planète, sera exposé répétitivement de la manière la plus saisissante. Un véritable matraquage.

    Ce faisant elles maintiennent addictivement votre amygdale à un haut niveau de stress.

    (Voir l’encadré en fin d’article.)


    3 – Mettez à distance toute information

    Demandez-vous toujours : « en quoi cette information me concerne-t-elle, en quoi m’est-elle utile ? » Cela suscitera l’analyse par votre cortex préfrontal ce qui éteindra votre amygdale. Et oubliez immédiatement ce qui est irrelevant en lui collant cette étiquette.

    C’est ainsi que peu à peu vous vous désintoxiquerez de l’information continue, d’où qu’elle vienne.


    4 – Analyser immédiatement les situations de danger avant que ne survienne la menace

    Répondre par exemple à des interrogations comme :

    • Quelle est la nature du risque ?
    • Quels en sont les facteurs ?
    • Quelles en sont les probabilités ?
    • Quels sont les comportements préventifs et curatifs les plus appropriés ?
    • Quelles peuvent être les conséquences suivant les cas ?
    • etc.

    D’une part cette préparation permettra d’avoir le comportement adéquat lorsque l’occasion se présentera.

    Et d’autre part cette anticipation d’un comportement de sauvegarde réussi aura pour effet de réduire le stress inutile d’avant un possible affrontement.


    5 – Objectivez les situations

    Nous vivons dans un stress permanent :

    • le stress est utilisé dans les entreprises comme outil de management des individus et des projets ;
    • les individus eux-mêmes s’assujettissent au stress, pourvoyeur d’adrénaline, dans une compétition interpersonnelle ou contre eux-mêmes ;
    • le haut niveau des standards sociaux véhiculés par les médias, haut niveau d’attente pour soi-même, pour sa famille, pour ses enfants, est générateur de stress ;
    • la complexité des règles et structures de la société est génératrice de stress ;
    • les situations économiques précaires sont naturellement génératrices de stress ;
    • le contenu généralement négatif, pessimiste, dramatique (parce c’est ce qui est addictif), des médias d’information est générateur de stress…

    Ce stress, nous l’avons vu, augmente la sensibilité de l’amygdale. Sa prolongation au fil des années alimente une bombe à retardement.

    Comment réduire son niveau de stress ? « Plus facile à dire qu’à faire », me répondrez-vous.

    La méthode consiste à mettre à distance les émotions en objectivant les situations.

    • Subjectiver c’est considérer les choses d’un point de vue de leur utilité, de leur signification, pour soi-même (le sujet).
      C’est ce que nous faisons habituellement et cela implique l’émotion.
    • Objectiver c’est considérer les choses pour ce qu’elles sont dans l’absolu, mettant à distance toute utilité ou signification personnelles.

    Percevoir les choses au-delà de leur signification utilitaire et s’en libérer permet de jouer avec, de les incorporer dans d’autres scénarios, d’en entrevoir ainsi d’autres aspects, d’autres utilisations. Même si celles-ci avèrent peu praticables elles nourriront les idées exploratoires de nouvelles potentialités.

    Et celle analyse aura également l’avantage d’activer votre cortex préfrontal qui éteindra alors l’amygdale.

    Pour les détails on pourra se référer à cet article ;

    Références

    Les paragraphes auxquels vous avez (presque) échappé…

    Bannissons les chaînes d’information continue

    Voici ce que 4 chaînes d’information continue affichent simultanément :

    4 chaînes d'information continue française
    4 chaînes d’information continue françaises

    L’information principale concerne le résultat d’un match de football, lequel résultat pourrait être résumé en :  » Montpellier : 3 – Marseille : 0 « .

    On comprend que l’information ne soit pas délivrée ainsi : la froide objectivité n’intéresse personne. Mais on s’attendrait alors pour le moins à l’expression de félicitations aux joueurs montpelliérains par une formule du genre : « Belle performance de Montpellier qui bat l’OM 3 à 0 ».

    Que nenni. La formulation choisie emprunte au tragique, au violent, voire à l’agressif :

    • « Le naufrage de l’OM à Montpellier » (BFM TV)
    • « Montpellier écrase l’OM » (LCI)
    • « Montpellier étrille l’OM » (France info)
    • « L’OM giflé à Montpellier » (C NEWS)

    Rappelons qu’il ne s’agit que d’un match de football.

    Les chaînes d’information continue ne s’adressent pas aux supporters de Montpellier ou de Marseille ni aux amateurs de football en général. Elles veulent s’attirer une audience maximale et elles savent que nous autres humains sommes naturellement, viscéralement, accrochés par les informations tragiques ou violentes. Ainsi présentée l’information retiendra même ceux qui n’ont que peu d’intérêt pour le football.

    Le même principe est utilisé pour toutes les informations présentées y compris les plus banales.

    En complément, les chaînes d’information continue nous abreuvent d’informations tragiques dont certaines ne sont que des faits divers. Le moindre accident, le moindre homicide, la moindre émeute quelque part sur la planète, sera exposé répétitivement de la manière la plus saisissante. Un véritable matraquage.

    Les chaînes d’information continue procèdent ainsi parce que c’est ce qui naturellement leur attire addictivement un auditoire, ce qui assure leurs revenus. Et certaines le font parce qu’elles véhiculent une idéologie.

    Ce faisant, les chaînes TV d’information en continu conditionnent l’amygdale de leurs auditeurs provocant nombre d’effets délétères :

    • l’amygdale activée maintien leur esprit dans un état de méfiance, ou d’agressivité et de colère qui ne manque pas d’influencer de manière négative leurs relations et leurs décisions, leurs capacités d’initiative.
    • les situations décrites ne menacent en aucune façon la plupart des auditeurs. Nous voilà donc en présence de fausses alertes. Or les expériences montrent que l’incertitude de la menace active beaucoup plus l’amygdale qu’une menace certaine.
    • il n’y a aucune possibilité d’une contre-vérification empirique susceptible de rassurer et de faire baisser l’activité de l’amygdale. Les conditionnements ne peuvent que s’additionner. Hypertrophie de l’amygdale.
    • Les écrans sont sursaturés de multiples informations sans lien entre elles ce qui présente un double inconvénient :
      • Il nous est impossible de tout lire et donc une partie de ce qui est affiché sera perçu de façon subliminale par notre amygdale sans passer par le filtre de notre cortex préfrontal.
      • La corrélation entre informations différentes qui s’opère ainsi ne peut que conduire à des biais de lecture des unes ou des autres leur perception étant influencées par l’état mental procuré par une autre information.

    Demandez-vous toujours : « en quoi cette information m’est-elle utile ? » Cela suscitera l’analyse par votre cortex préfrontal et éteindra votre amygdale. Et oubliez immédiatement ce qui est irrelevant en lui collant cette étiquette.

    C’est ainsi que peu à peu vous vous désintoxiquerez de l’information continue, d’où qu’elle vienne.

    Publicité

    Une réflexion sur “2 – Domptez votre amygdale

    Votre commentaire

    Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

    Logo WordPress.com

    Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

    Photo Facebook

    Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

    Connexion à %s

    Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.