Voici ce que 4 chaînes d’information continue affichent simultanément :

L’information principale concerne le résultat d’un match de football, lequel résultat pourrait être résumé en : » Montpellier : 3 – Marseille : 0 « .
On comprend que l’information ne soit pas délivrée ainsi : la froide objectivité n’intéresse personne. Mais on s’attendrait alors pour le moins à l’expression de félicitations aux joueurs montpelliérains par une formule du genre : « Belle performance de Montpellier qui bat l’OM 3 à 0 ».
Que nenni. La formulation choisie emprunte au tragique, au violent, voire à l’agressif :
- « Le naufrage de l’OM à Montpellier » (BFM TV)
- « Montpellier écrase l’OM » (LCI)
- « Montpellier étrille l’OM » (France info)
- « L’OM giflé à Montpellier » (C NEWS)
Rappelons qu’il ne s’agit que d’un match de football.
Les chaînes d’information continue ne s’adressent pas aux supporters de Montpellier ou de Marseille ni aux amateurs de football en général. Elles veulent s’attirer une audience maximale et elles savent que nous autres humains sommes naturellement, viscéralement, accrochés par les informations tragiques ou violentes. Ainsi présentée l’information retiendra même ceux qui n’ont que peu d’intérêt pour le football.
Le même principe est utilisé pour toutes les informations présentées y compris les plus banales.
En complément, les chaînes d’information continue nous abreuvent d’informations tragiques dont certaines ne sont que des faits divers. Le moindre accident, le moindre homicide, la moindre émeute quelque part sur la planète, sera exposé répétitivement de la manière la plus saisissante. Un véritable matraquage.
Les chaînes d’information continue procèdent ainsi parce que c’est ce qui naturellement leur attire addictivement un auditoire, ce qui assure leurs revenus. Et certaines le font parce qu’elles véhiculent une idéologie.
Ce faisant, les chaînes TV d’information en continu conditionnent l’amygdale de leurs auditeurs provocant nombre d’effets délétères :
- L’amygdale activée maintien leur esprit dans un état de méfiance, ou d’agressivité et de colère qui ne manque pas d’influencer de manière négative leurs relations et leurs décisions, leurs capacités d’initiative.
- Les situations décrites ne menacent en aucune façon la plupart des auditeurs. Nous voilà donc en présence de fausses alertes. Or les expériences montrent que l’incertitude de la menace active beaucoup plus l’amygdale qu’une menace certaine.
- Il n’y a aucune possibilité d’une contre-vérification empirique susceptible de rassurer et de faire baisser l’activité de l’amygdale. Les conditionnements ne peuvent que s’additionner. Hypertrophie de l’amygdale.
- Les écrans sont sursaturés de multiples informations sans lien entre elles ce qui présente un double inconvénient :
- Il nous est impossible de tout lire et donc une partie de ce qui est affiché sera perçu de façon subliminale par notre amygdale sans passer par le filtre de notre cortex préfrontal.
- La corrélation entre informations différentes qui s’opère ainsi ne peut que conduire à des biais de lecture des unes ou des autres leur perception étant influencées par l’état mental procuré par une autre information.
Demandez-vous toujours : « en quoi cette information m’est-elle utile ? » Cela suscitera l’analyse par votre cortex préfrontal et éteindra votre amygdale. Et oubliez immédiatement ce qui est irrelevant en lui collant cette étiquette.
C’est ainsi que peu à peu vous vous désintoxiquerez de l’information continue, d’où qu’elle vienne.