Lors du tournage du film « La planète des singes » (1968), au moment des pauses déjeuner les figurants grimés en chimpanzés ne se mélangeaient pas à ceux grimés en gorilles.
Cette anecdote révélée par Charlton Heston ainsi que par Kim Hunter, les deux vedettes du film, est significative.
À ceux d’entre nous que consternent le racisme, la xénophobie, la ségrégation, l’ostracisme, … elle révèle en effet une propension de l’humain à la division en toutes occasions et sur des critères aussi imbéciles que de jouer les chimpanzés ou les gorilles dans un film.
« Le cas est-il désespéré docteur ?
— D’abord savoir pour comprendre puis agir… »
Cette division en groupes sociaux est un phénomène naturel, c-à-d légué par l’évolution biologique.
Nombreuses sont les espèces animales qui se constituent en groupes collaboratifs. Et le phénomène est d’ailleurs présent chez nos enfants dès leur plus jeune âge. Il met en œuvre des mécanismes sous-jacents d’empathie, de mimétisme, de réduction des tensions. Et il est renforcé par des émotions hormonales positives de confiance envers le groupe, ou négatives de défiance, de peur, de dégoût, envers les autres :
- L’ocytocine : cette hormone générée au contact de proches incite à la confiance, à la générosité et à la coopération envers le groupe, mais aussi à un comportement agressif préventif de défense du groupe vis à vis des éléments externes.
- L’insula : son activation par la perception d’aliments ou même de comportements très inhabituels produit la sensation physique de dégoût.
- L’amygdale : son activation par la perception, même subliminale (non consciente) de visages inconnus génère automatiquement des réactions de prévention, de défense. En réponse à des expressions menaçantes elle déclenchera automatiquement des réactions de stress, de peur, d’agressivité.

Que l’évolution ait fait émerger le phénomène de groupe indique que celui-ci constitue un avantage reproductif. Le bénéfice va au-delà de l’avantage du nombre lors d’activités de chasse ou de défense. Il est celui de l’établissement de liens de confiance indéfectibles pouvant aller jusqu’au sacrifice afin de se retrouver sur des situations gagnant-gagnant.
En théorie des jeux le dilemme du prisonnier est un exemple de ces situations :
Le Dilemme du prisonnier caractérise une situation où deux joueurs auraient intérêt à coopérer, mais où, en l’absence de communication entre les deux joueurs, chacun choisira de trahir l’autre si le jeu n’est joué qu’une fois. La raison est que si l’un coopère et que l’autre trahit, le coopérateur est fortement pénalisé. Pourtant, si les deux joueurs trahissent, le résultat leur est moins favorable que si les deux avaient choisi de coopérer.
Wikipédia – Dilemme du prisonnier
À ce phénomène naturel de groupe les humains ajoutent une dimension culturelle : la structuration de l’espace social.
Rappelons les éléments de cette structuration tels que décrits par le sociologue Pierre Bourdieu :
1 – Champs sociaux d’action : La société est une imbrication de champs d’action – champs économique, politique, culturel, artistique, sportif, religieux, etc. – aux règles de fonctionnement propres et procurant aux participants des avantages spécifiques.
2 – Positions sociales : La société est structurée en quantité de positions sociales hiérarchisées. La position sociale de chaque individu y est liée au volume total de capitaux de base (capital économique, capital culturel, capital social, capital symbolique) dont il dispose.
3 – Habitus : Par sa socialisation, puis par sa trajectoire sociale, tout individu incorpore lentement dès son plus jeune âge un ensemble de manières de penser, sentir et agir concernant tous les domaines de la vie (loisirs, alimentation, culture, travail, éducation, consommation, valeurs, …) dénommé habitus.
Les études sociales statistiques font apparaître une forte corrélation entre champs sociaux d’action, positions sociales et habitus. Corrélation facilement explicable : les individus occupant les mêmes positions sociales voudront participer aux mêmes champs d’actions, ceux pour lesquels ils seront les mieux armés. Et parce qu’ils auront vécu des socialisations semblables ils y intègreront des groupes sociaux partageant des habitus communs. Groupes qui les reconnaîtront et en lesquels ils se reconnaîtront.
Il en résulte un espace social hiérarchisé dans lequel les individus s’auto classent en groupes sociaux homogènes s’accaparant de champs d’action spécifiques en concurrence avec les autres groupes.

Nicolas Lardot, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons
Nous avons une propension à essentialiser et à stéréotyper les groupes sociaux.
Une femme mince, carré long blond impeccable, petit blouson de cuir noir cintré, jupe longue et escarpins, descend de son SUV flambant neuf. Une autre femme cheveux longs au vent, débardeur, sarouel et sandales, fouille dans sa besace en toile de sac. Plus loin des ados, Quick Silver – Adidas – Nike et coupes de cheveux Pogba, font des roues arrière sur leurs VTT. Assis sur un banc deux hommes trapus, casquette en arrière, et vêtements de travail orange fluo, mordent leurs gros sandwichs. Une femme un peu forte, cheveux et vêtements sans forme, houspille son gamin, geste à l’appui, d’une voix à la Arletty…
Chacun aura, dans ces quelques caricatures rapides, reconnu la bourgeoise, la baba cool, les enfants de classes populaires moyennes, les manœuvres ouvriers, la mère de famille pauvre… et en aura tout aussi aisément déduit les autres caractéristiques pouvant leur être associées : modes de vie, éducation, culture, métiers, loisirs, goûts, habitat, famille, valeurs, …
Nous avons naturellement tendance à simplifier nos représentations du Monde en classant des items apparemment semblables dans des catégories, et à les essentialiser en attribuant des caractéristiques communes à tous les items d’une même catégorie. Nous y sommes ici aidés par la forte corrélation précédemment évoquée entre groupes, champs sociaux, positions sociales, et habitus.
Toute essentialisation est par nature abusive, ne tient pas compte des différences individuelles. Et nous érigeons des stéréotypes en généralisant à tout le groupe des traits observés sur quelques individus.
Ces stéréotypes s’avèrent n’être que des artéfacts propres à renforcer la cohésion du groupe :
- en exacerbant la dichotomie « Nous » / « Eux »,
- en « Nous » survalorisant, et
- en les sur-dévalorisant, « Eux ».
Les stéréotypes conditionnent nos préjugés en un réflexe pavlovien.
Les mêmes mécanismes émotionnels hormonaux – ocytocine, insula, amygdale – qui renforcent la composante naturelle du phénomène de groupe agissent également sur sa composante culturelle, celle des groupes sociaux.
Les stéréotypes vont, en sus, y constituer les déclencheurs d’un réflexe pavlovien :
- Les individus, nous l’avons vu, sont classés en groupes sociaux lesquels sont chacun affectés de stéréotypes.
- La fréquentation de différents individus de ces groupes génère des sentiments divers de sympathie, d’amitié, de confiance, de fierté ou de rejet, de méfiance, de mépris, de peur, d’agressivité, …
- La répétition de l’expérience va faire que les sentiments suscités par certains individus d’un groupe seront généralisés à tout le groupe.
- La seule évocation ensuite de certains stéréotypes de ce groupe – telle que la perception de traits aussi insignifiants qu’un style de coiffure ou de musique – suffira alors à susciter les sentiments enregistrés avec. Et ceci en l’absence même des individus.
Des sentiments suscités par la seule évocation de stéréotypes, c’est ce que l’on appelle des préjugés émotionnels.
C’est ce type de conditionnement, stéréotypa-pavlovien, qu’utilisent les réseaux sociaux et les chaînes d’information continue à des fins commerciales pour augmenter leur fréquentation et pour certains à des fins idéologiques.
Le stress ainsi généré en continu a pour effet d’hypersensibiliser l’amygdale avec pour conséquences des comportements discriminatoires voire violents et non contrôlés envers d’autres groupes de populations. L’article suivant en explique le mécanisme – un premier pas pour comprendre et apprendre à dompter notre amygdale :
Le conditionnement social par les stéréotypes construit les discriminations par auto-réalisation.
Stéréotypes et préjugés émotionnels deviennent une auto-justification facile des discriminations diverses, favoritismes ou préjudices. « Nous » le valons bien. « Eux » n’ont que ce qu’ils méritent.
Ainsi c’est dans les pays présentant les plus grandes différences de revenus que l’on trouve la plus grande condescendance envers les classes populaires.
Et ces stéréotypes globalement inclus dans la culture sociale et inculqués dès l’enfance sont également intégrés par les groupes sociaux qui en sont victimes et qui s’auto-maintiennent dès lors dans leur statut. Ainsi une célèbre enquête sociologique étatsunienne significatrice révèle que les petites filles noires préfèrent avoir des poupées blanches « parce qu’elles sont plus belles » [11] [12].
Ces groupes sociaux discriminés vont alors se comporter conformément à ces stéréotypes sensés leur donner une identité sociale, justifiant eux-mêmes ainsi les discriminations dont ils sont victimes en une boucle auto-réalisatrice [5].
Un outil de visualisation des dichotomies « Nous / Eux » : le Modèle de Contenu Stéréotypé SCM.
Le Modèle de Contenu Stéréotypé (SCM – Stereotype Content Model) proposé en 2002 par la psychologue sociale Susan Fiske et ses collègues Amy Cuddy, Peter Glick et Jun Xu, utilise la prédisposition naturelle des « Nous » à évaluer les « Eux » suivant deux dimensions :
- Chaleur : leur bienveillance ou malveillance vis à vis de « Nous » ;
- Compétence : leur capacité à exercer leurs intentions vis à vis de « Nous ».
Ce qui permet de distinguer plusieurs types de « Eux ». Le modèle expose ensuite la suite causale stéréotypages ⇒ préjugés émotionnels ⇒ comportements discriminatoires pour chaque type de « Eux » suivant ces deux axes.
Voici une application du modèle pour un « Nous » = classe moyenne :

Chacun commencera à repérer là les mécanismes de tous les stéréotypes, préjugés, favoritismes, discriminations, conflits, … et de leurs conséquences sociales, psychologiques et cognitives, souvent graves, parfois tragiques, qui frappent absolument tous les secteurs de vie – école, travail, associations, société, politique, économie, …
La liberté des poly-groupes…
La réalité sociale et humaine est complexe et toute catégorisation est abusive.
D’une part tous les individus d’un groupe social n’ont pas nécessairement des habitus identiques même si présentant de nombreux points communs. On trouvera des professeurs d’université fans de football, des patrons d’industrie votant à gauche, et des employés pratiquant l’équitation ou les échecs.
D’autre part chaque individu est impliqué dans plusieurs champs d’action qu’ils soient professionnels, politiques, de loisirs, d’intérêts et occupations diverses, de voisinage, etc. et adhère de fait simultanément à plusieurs « Nous » correspondant à ces champs.
Il y a au moins deux conséquences intéressantes à cela :
- L’importance relative des différents « Nous » auxquels adhère un sujet peut rapidement changer pour lui en fonction des circonstances.
- Les « Eux » ne sont pas tous les mêmes selon les groupes. Certains d’entre eux peuvent même faire partie des « Nous » de certains autres groupes auxquels adhère notre sujet.
D’où une instabilité dans la caractérisation. Instabilité dont nous pourrons tirer profit.
Lorsque les humains sont physiquement au sein de l’un de leurs groupes, les mécanismes hormonaux et d’empathie interviennent, ils oublient le reste et ils réagissent selon les attentes du groupe. C’est le terrible et fameux effet de foule. Le groupe, la foule sont imbéciles, nous le savons.
Mais lorsque l’individu est seul, il peut être tiraillé par ses différents intérêts et tendances. Et souvent il trahit.
Il trahit l’un ou l’autre de ses groupes d’appartenance qui sont la plupart du temps contradictoires mais aussi parce ses intérêts personnels sociaux ou biologiques l’y conduisent. Mais ce faisant il va à l’encontre des opinions de survalorisation du « Nous » et sur-dévalorisation du « Eux« , opinions qu’il a intimement intégrées. D’où la dissonance cognitive se traduisant par stress et inconfort mental, qu’il va devoir avec beaucoup de mal résoudre. Ce qu’il fera la plupart du temps secrètement en n’adhérant pas totalement aux idéologies des groupes.
Petit test personnel.
Ce test s’adresse à vous, lecteurs de cet article et qui, de ce fait même, vous situez dans la hiérarchie de l’espace social. Il a pour but de vous faire prendre conscience de vos propres stéréotypes.
Comment interprétez-vous l’image en exergue de cet article en association avec son titre « Nous contre Eux » ? Auquel terme « Nous » ou « Eux » associez-vous les personnages de l’image ?
- Si vous associez ces personnages à « Nous », vous êtes de ces « happy few » participants de soirées élégantes et joyeuses. Le « Nous » du titre vous inclue ainsi que les personnes sur l’image, et « Eux » ce sont tous les autres qui vous envient et vous en veulent d’être beaux et heureux.
- Si vous associez ces personnages à « Eux », vous estimez que les individus représentés vous sont étrangers, que ces fêtards mondains superficiels sont contre votre « Nous », dont ils profitent sans vergogne.
- À moins que l’image n’ait une signification intrinsèque représentant une dichotomie entre les personnes noires et blanches qui y sont représentées.
Se faire des amis est plutôt bonne chose. Anticiper les réactions d’autrui en fonction de ses observations et de son expérience, l’est également. Mais penser et traiter les autres en ennemis détestés est nocif pour soi comme pour la société. Et rappelons-nous que personne ne sort jamais indemne d’une guerre.
Heureusement notre connaissance des phénomènes de groupe nous offre maintenant la possibilité de manipuler les mécanismes culturels à l’œuvre. Voici :
10 trucs pour combattre les stéréotypes sociaux :
1 – Individualisez
Considérer l’individu seul fait passer les stéréotypes de son groupe en arrière-plan et favorise l’évaluation objective de ses qualités et compétences à partir de l’observation empirique.
Dégagé du Eux l’individu se révèlera souvent proche de nous sur nombre d’aspects.
2 – Mettez l’accent sur les attributs partagés
Mettre l’accent sur des attributs communs – par exemple Nous bergers et Eux écologistes partageons l’amour de la montagne – va éloigner au second plan les stéréotypes diviseurs, voire créer un nouveau groupe Nous basé sur ces attributs communs : Nous, les amoureux de la montagne.
3 – Mettez-vous à « sa » place
Imaginez que vous avez son âge, sa situation professionnelle, sociale, familiale, que vous exercez ses activités, …
Cela fera passer les stéréotypes au second plan en privilégiant l’analyse empirique. Le rapprochement affaiblira les préjugés.
4 – Considérez les dichotomies les plus bénignes
Cela reculera au second plan les oppositions plus graves, ce qui 1) affaiblira nos préjugés contre « Eux » et 2) désossera l’édifice des stéréotypes.
5 – Réduisez les différences hiérarchiques
L’effet collatéral sera la réduction des stéréotypes et préjugés qui justifient ces différences.
6 – Etablissez un contact social intergroupes prolongé
Les contacts sociaux individuels entre groupes réduisent les préjugés intergroupes.
C’est ce qu’en psychologie sociale des préjugés on appelle l’Hypothèse du contact (cf. article de C. Nickerson en référence [9]).
Le mécanisme sous-jacent du phénomène est l’empathie avec l’autre et une réduction de la menace et de l’anxiété intergroupes.
7 – Désamorcez l’amygdale par des contre-stéréotypes
L’activation de l’amygdale induit des comportements automatiques de défense (rejet, agressivité, …) Or l’amygdale peut être amorcée par des perceptions même subliminales (en dessous du seuil de la conscience, entre 50 msec et 500 msec) d’images de visages hostiles ou agressifs, ou simplement par des visages, des accents, des exa-musiques, … stéréotypés négativement.
Désamorcez l’amygdale par des visions contraires aux stéréotypes des « Eux » : images d’Eux célèbres, populaires, sympathiques, souriants, admirables, (champions, vedettes, artistes, intellectuels, bienfaiteurs, …)
8 – Mettez la compétence au premier plan (avant la chaleur)
L’évaluation de la chaleur est subjective se prêtant à l’amorçage de l’amygdale et aux biais de stéréotype. Celle de la compétence engage à l’objectivité de l’analyse et active le cortex préfrontal de la réflexion lequel va éteindre l’amygdale.
9 – Modifiez l’ordre de classement des catégories « Nous /Eux »
Chacun de nous adhère à différents groupes, à différents « Nous ». En changeant le « Nous » mis en avant on peut aboutir à une configuration « Nous/Eux » dans laquelle nos interlocuteurs sont moins ostracisés, voire sont inclus dans ce « Nous ».
10 – Répétez 5 fois après moi :
- Pas d’essentialisation
- Pas d’essentialisation
- Pas d’essentialisation
- Pas d’essentialisation
- Pas d’essentialisation
Références
- Robert Sapolsky – Behave -The Biology of Humans at Our Best and Worst – Ed. Vintage – 2017 – Chap.11 – Us versus Them – pp 386 – 424.
_ - Pierre Bourdieu – La Distinction – Critique sociale du jugement – Les Éditions de Minuit – 1979.
_ - Stereotype Content Model – Wikipedia
_ - Fiske, S. T. (2018). Stereotype Content: Warmth and Competence Endure. Current Directions in Psychological Science, 27(2), 67–73. https://doi.org/10.1177/0963721417738825
_ - Durante F, Fiske ST. How social-class stereotypes maintain inequality. Curr Opin Psychol. 2017 Dec;18:43-48. doi: 10.1016/j.copsyc.2017.07.033. Epub 2017 Aug 4. PMID: 29221511; PMCID: PMC6020691. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6020691/
_ - Fiske ST. Intergroup Biases: A Focus on Stereotype Content. Curr Opin Behav Sci. 2015 Jun;3:45-50. doi: 10.1016/j.cobeha.2015.01.010. PMID: 27453920; PMCID: PMC4955357. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4955357/
_ - Mason M, Magee JC, Fiske ST. Neural substrates of social status inference: roles of medial prefrontal cortex and superior temporal sulcus. J Cogn Neurosci. 2014 May;26(5):1131-40. doi: 10.1162/jocn_a_00553. Epub 2014 Jan 6. PMID: 24392901; PMCID: PMC4915570. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4915570/
_ - Susan T. Fiske sfiske@princeton.edu and Cydney Dupree – Gaining trust as well as respect in communicating to motivated audiences about science topics – https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.1317505111
_ - Charlotte Nickerson – Allport’s Intergroup Contact Hypothesis: Its History and Influence (L’hypothèse de contact intergroupe d’Allport : son histoire et son influence – 05 Nov. 2021 – https://www.simplypsychology.org/contact-hypothesis.html
_ - Wikipédia – Hypothèse du contact
_ - Wikipedia – Kenneth and Mamie Clark.
_ - CNN – Study: White and black children biased toward lighter skin.