Le langage courant confond être et exister et emploie l’un pour l’autre. Leur distinction nous est cependant épistémologiquement nécessaire. Distinguons donc être et exister en nous servant de l’étymologie de ce dernier :
- est tout élément de l’Univers sans exclusive
- existe (du latin exsistere, ex+sistere = sortir de, se manifester, se montrer) ce qui se manifeste à vous, ce qui interagit avec vous. C’est ce dont vous pouvez percevoir les effets à travers vos organes des sens, éventuellement prolongés par vos instruments. L’existence est empirique.
L’existence est donc relative, dépendante du récepteur. Par exemple les phéromones que dégagent les papillons femelles pour attirer les mâles à des centaines de mètres à la ronde existent pour les papillons mais n’existent pas pour les humains. Ou tout du moins n’existaient pas avant que les humains n’aient développé les instruments de mesure leur ayant permis de capter ces phéromones.
Pourraient donc être des choses qui n’existent pas pour nous parce que – et tant que – leurs manifestations ne nous parviennent pas. Mais nous n’avons alors aucune raison de supposer qu’elles sont.
Et à l’inverse si une chose n’existe pas (c’est-à-dire de ne manifeste pas à nous) :
- soit nous n’avons même pas l’idée de l’évoquer ;
- soit notre évocation est le pur produit de notre imagination et la probabilité pour que cette évocation corresponde à un étant est nulle.
Voilà pourquoi le langage courant ne distingue pas les deux expressions. Seule l’existence est accessible, vérifiable, empirique.
Bonjour,
Il me semble qu’il y ait une petite méprise sur l’étymologie du mot exister.
Il renvoie bien à l’idée de se manifester,
mais pas « se manifester à vous » !
Pourquoi ?
Nous abordons le sujet de l’existence, donc de tout ce qui précède tout ce qui a pu être manifesté.
Or qu’est-ce que ce « vous » ? il s’agit d’une construction mentale qui se crée lors du développement de l’humain; le « vous » renvoie à un avatar personnel; M. Fronés, par exemple, est une personne; mais pas besoin que M. Fronès se prenne pour M. Fronès pour que son organisme physiologique existe, il existe en tant qu’être, fondamentalement, et ce avant de devenir une personne, (et de dépenser de l’énergie et du temps à entretenir et sauvegarder cette image de soi illusoire).
Ainsi exister renvoie à l’image d’un élan, d’un état non manifesté (le champs quantique si on se réfère aux dernières découvertes scientifiques sur le sujet), vers un état manifesté.
Un exemple concret : celui qui a un rêve va exister en s’appliquant à le réaliser.(ceux qui ne vivent pas leurs rêves ont tendance à vivre par procuration, c’est à dire vivre pour les rêves d’un autre).
Je commente votre exemple :
« les phéromones que dégagent les papillons femelles pour attirer les mâles à des centaines de mètres à la ronde existent pour les papillons mais n’existent pas pour les humains. Ou tout du moins n’existaient pas avant que les humains n’aient développé les instruments de mesure leur ayant permis de capter ces phéromones. »
Ce qui « existe » (dans le sens, de ce qui est présent et qui peut influencer) n’est pas uniquement ce que l’humain peut conceptualiser avec son intelligence mentale : mais si l’humain n’est pas en mesure de conscientiser l’effet d’une cause, cela n’empêche pas que cette dernière peut avoir des effets sur son organisme physiologique.
Cela est important car tout ce qui est manifesté (ce qui existe) n’est pas accessible à travers l’intelligence mentale, car la présence de l’intelligence mentale est un effet de ce qui existe; le contenu ne serait contenir le contenant. Ce qui existe est nécessairement plus grand, plus englobant, plus holistique, que la fonction du mental à conceptualiser; quoi qu’elle puisse conceptualiser cela ne sera qu’un symbole, un avatar.
Si du territoire on peut écrire une carte, de la carte on ne peut entrevoir le territoire (reformulé : si de la réalité on peut s’en faire une idée, de cette idée on ne peut entrevoir la réalité).
Merci pour votre attention.
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