Sommaire
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- Fais comme l’oiseau…
- La liberté de l’enfance
- Notre auto-programmation
- Dressés à ne plus faire de caprices…
- Sortir de la caverne platonicienne
- I have a dream…
- Postface : L’illusion du libre arbitre
- Références
Fais comme l’oiseau…
Qui, lassé du quotidien, ne s’est un jour rêvé libre comme un grand oiseau, volant très haut dans le ciel, loin des contraintes, bien au dessus de la mêlée, allant où bon lui semble, humant l’air plumes au vent et, comme dans cette chanson, vivant d’air pur et d’eau fraîche, d’un peu de chasse et de pêche,… Une image toute symbolique car nous savons bien que notre oiseau ne fait qu’obéir au déterminisme biologique qui est le sien et n’a aucune conscience de sa supposée liberté ! Tout au plus aurait-il conscience de son malheur soudain si on le mettait brutalement en cage, l’empêchant d’obéir à son déterminisme.
La clairvoyance nous inciterait à penser que, comme l’oiseau, nous ne ferions qu’obéir à nos déterminismes, biologiques ou culturels, et n’aurions conscience que des contraintes nous en empêchant. Mais alors pourquoi ces sentiments sporadiques de ras-le-bol, ces envies d’évasion ? Et surtout pourquoi ne sont-ils pas suivis d’effets ?
La liberté de l’enfance

Nous n’avons aucun doute que cet enfant, face à la bifurcation des sentiers, prendra le plus facile, celui bien en vue virant à gauche, délaissant celui de droite moins bien tracé. A moins que sur celui-ci un papillon, une fleur, ou un jouet n’attire son attention et ne l’invite à affronter les difficultés. Est-il une différence entre le comportement spontané de l’enfant et celui de l’oiseau mû par ses déterminismes naturels ? L’enfant, comme l’oiseau, n’aura conscience que de la contrainte et fera un caprice si vous l’empêchez d’aller où l’avait porté sa nature. Mais quelle est alors la différence entre cet enfant et un humain adulte ? On serait tenté de dire que l’adulte a été dressé à ne plus faire de caprices ! et c’est l’approche déterministe. Ou bien, de façon plus politiquement correcte, qu’il a appris à « raisonner » et que ce serait par ce raisonnement qu’il s’auto-censurerait en toute conscience, ce qui suppose l’existence du libre-arbitre ; et c’est l’approche non déterministe.
Conditionnement ou libre-arbitre et raison ? Avouons que ni l’une ni l’autre de ces approches censurantes n’inspirent la joie de vivre, telle celle propre à l’enfant libre !
Notre auto-programmation
Cette image de la bifurcation des sentiers offrant à l’enfant des alternatives non équivalentes est une bonne métaphore de ce qu’il se passe dans notre cerveau où l’on retrouve une infinité de bifurcations sous la forme de chemins neuronaux plus ou moins bien tracés, que les influx nerveux empruntent, choisissant de préférence les chemins les mieux établis, les plus ouverts, ne prenant les chemins de traverse qu’en cas de besoin, n’ouvrant de nouvelles voies qu’en cas d’inédit.
Se frayer un chemin dans la jungle Cellules corticales humaines
Ces chemins neuronaux ont été frayés dans la forêt neuronale vierge par nos expériences de vie. Dès même avant notre naissance, celles-ci impriment notre corps et notre cerveau, le corps-cerveau des neuro-cogniticiens. Elles établissent nos connexions neuronales (nos synapses) et les renforcent au fur et à mesure de leur utilisation, les moins utilisées s’amenuisant peu à peu. Elles formatent également notre corps et ses capacités physiques et physiologiques, renforçant et assouplissant les muscles les plus utilisés, modifiant nos organes par les secrétions hormonales et nos modes de vie. Corps, cerveau et environnement s’auto-conditionnent les uns les autres.
Ces expériences marquent également émotionnellement notre corps-cerveau afin de nous inciter à renouveler les expériences positives et à, au contraire, éviter les autres. C’est ce que le neurobiologiste António Damásio appelle les « marqueurs somatiques« .
(Cf. cet article pour une revue des connaissances scientifiques du moment sur le sujet : « Corps-cerveau-environnement »)
Ainsi donc, ce que nous sommes mentalement et physiquement, ce que nous pensons, ce que nous croyons, ce que nous voulons, ce que nous aimons ou détestons, la manière dont nous fonctionnons, toutes nos capacités cognitives, sont le résultat de notre programmation continue, corps et cerveau, par nos expériences de vie.
Ce que nous enseignent également les sciences neurocognitives, c’est que nos processus cérébraux sont automatiques et essentiellement inconscients. N’arrivent à la conscience que les états mentaux (sentiments) liés aux marqueurs somatiques ainsi que les perceptions et les actions les plus importantes (on peut par exemple avoir conscience d’avoir levé un bras pour voter mais parcourir inconsciemment, sans s’en rendre compte et en rêvassant, un trajet habituel de plusieurs kilomètres). Ces éléments n’arrivent d’ailleurs à la conscience qu’après un retard compris entre quelques fractions de seconde et plusieurs secondes sur leur traitement inconscient. Cela ôte toute possibilité d’existence de la capacité d’action d’une volonté consciente (voir notre postface – L’illusion du libre arbitre).
De ce qui précède, c’est donc, sans surprise, l’approche déterministe qui est validée scientifiquement. Nous sommes bien, comme l’oiseau, prédéterminés.
Peut-on en déduire pour autant que la conscience que nous avons de nos actions ne serait qu’un épiphénomène sans impact réel ?
Dressés à ne plus faire de caprices…
C’est une expérience de psychologie sociale, lors de laquelle on demande à des volontaires d’accomplir une tâche fastidieuse et inutile, en l’occurrence recopier à la main des pages d’annuaire pendant 20 mn. La plupart d’entre nous, qui refuserions une telle tâche hors du contexte, l’accepterions dans le cadre d’une participation préalablement consentie à une expérience scientifique : la proportion de consentement mesurée est en effet de l’ordre de 95%. Mieux encore, en assignant la tâche, il est précisé à une partie des participants qu’ils peuvent « bien sûr refuser » et tous ceux là dès lors l’acceptent. Puis, après les 20 mn de recopie, on demande à tous les participants de noter l’intérêt de la tâche. Ceux à qui on aura précisé qu’ils pouvaient la refuser, non seulement l’auront tous acceptée, mais vont lui donner une excellente note (9,2/11 en moyenne) alors que les autres ne lui donneront qu’une note faible (2,2/11 en moyenne). (Ref. l’article Sciences Humaines – « Se soumettre en toute liberté » par Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois – Professeurs de Psychologie sociale.)

Le Renard et les Raisins, d’après la fable d’Ésope : lorsque le renard tente d’attraper les raisins et qu’il échoue, il décide qu’il ne les voulait pas après tout. Un exemple de comportement pour réduire la dissonance cognitive
Notre conscience a pour effet général de nous donner l’impression du libre arbitre tout en ne nous révélant pas les causes déterministes réelles et inconscientes de notre action.
Dans l’expérience décrite elle a également pour effet de justifier l’écart entre nos convictions et nos actions en attribuant ces dernières à notre libre choix et en les valorisant au delà de leur intérêt réel.
C’est le phénomène bien connu de dissonance cognitive et de sa réduction, laquelle peut prendre plusieurs formes visant toutes à réduire les tensions résultant de contradictions entre
systèmes de pensées, croyances, émotions, attitudes, cognitions, comportements… Voir cet article Wikipédia – Dissonance cognitive pour plus de détails.
Hormis les sensations homéostatiques de plaisir et de douleur de chaque individu, humain ou animal, le Bien et le Mal n’existent dans aucun livre de la Nature.
L’impératif de tout organisme vivant est de maintenir son existence en faisant appel aux ressources nécessaires (ce que les scientifiques appellent autopoïèse et que Spinoza a qualifié de conatus). Il n’y a pas de Bien ni de Mal mais du bon et du mauvais pour l’organisme à partir desquels celui-ci construira du sens pour mieux profiter de ce que son environnement peut lui offrir. L’organisme en question peut être la société elle-même et le sens produit s’appelle alors la Morale. Elle n’a qu’un but utilitaire, contingent et n’est pas un absolu.
Ce qu’un oeil clinique se promenant sur l’Histoire des civilisations voit, c’est que les morales collectives ayant constitué le ciment des sociétés humaines jusqu’à nos jours, sont des constructions sociales contingentes au hasard des petits et grands événements, des variations de situations locales, des rencontres fortuites, des influences extérieures, etc.
Et malgré tout, nos morales sont si intimement et émotionnellement ancrées en chacun, que nous les vivons comme des absolus universels et éternels « dont les autres peuples, pensons-nous, feraient bien de s’inspirer ! »
Chez l’individu humain, son déterminisme social, c’est à dire la morale de la société, peut entrer en contradiction avec son déterminisme biologique. Il y aura alors dissonance cognitive. L’individu pourra la résoudre en obéissant à la morale et en valorisant cette obéissance considérée alors comme étant le Bien. Ou alors le déterminisme biologique sera le plus fort et il décidera de le suivre en ressentant tout de même à la fois un sentiment de culpabilité et de liberté : il aura fait le Mal tout en ayant satisfait ses impératifs biologiques. Et il réduira la dissonance cognitive en endossant par exemple le rôle valorisant du « rebelle » ou, de manière collective, la posture romantique du « révolutionnaire ».
Ainsi donc l’une des fonctions de la conscience serait de nous ôter l’envie de faire des caprices en réduisant les dissonances cognitives entre nos conditionnements ? Voilà qui n’est guère enthousiasmant ! Et si l’une de ses fonctions était justement de nous faire prendre conscience de ces dissonances cognitives ?
Sortir de la Caverne platonicienne…
La Liberté est donc une notion qui n’a de sens que par sa négation si, et seulement si, survient la conscience de restrictions contingentes (c’est à dire qui pourraient ne pas être et cette qualification est importante : on ne se rebelle pas contre les lois de la Physique !)
Nous en avons donné un exemple plutôt anodin en évoquant en introduction ce sentiment de « ras-le-bol » du quotidien qui nous fait parfois rêver de prendre le large. Mais on invoque plus généralement la Liberté à propos de causes plus graves : liberté de la femme, liberté d’orientation sexuelle, liberté de pensée, liberté religieuse, liberté politique, liberté de la presse, liberté d’expression… La revendication de ces libertés nait avec la conscience des restrictions ET de leur contingence par la connaissance qu’il pourrait en être différemment, et que d’autres humains ne subissent pas ces restrictions et s’en portent mieux.
Autrement dit la revendication de la liberté nait de la prise de conscience d’une inégalité contingente. Contrairement à la doxa, Liberté et Egalité, ou plutôt non-Liberté et non-Egalité, sont intimement liées.
Nous retrouvons là toute la problématique de l’allégorie de la caverne de Platon, un texte essentiel et d’une totale intemporalité (voir Wikipédia – Allégorie de la caverne). Il nous faut sortir de la caverne pour nous rendre compte de ce qui était notre sort et de ce qu’il pourrait être d’autre.
Et allant ensuite plus loin, la conclusion sera qu’il faut déconstruire l’Histoire nous ayant amenés à la situation présente pour connaitre ce qui a fait notre sort, ce qui a construit la caverne, et s’en libérer.
Yuval Noah Harari explique dans son livre « Homo Deus » – Albin Michel 2015 – l’intérêt de l’examen de l’Histoire en prenant l’exemple de l’histoire de la pelouse. La pelouse est née dans les châteaux des aristocrates français et anglais à la fin du Moyen Âge où elles constituaient un luxe inouï par la surface et les soins qu’elles exigeaient. Elles sont dès lors devenues symboles de puissance et de richesse. Les humains en sont venus à associer une pelouse bien entretenue devant sa maison au statut social. Aujourd’hui, même au Qatar, en plein désert, les riches familles font pousser des pelouses. Et Yuval Noah Harari conclut ainsi :
« Lire cette brève histoire de la pelouse pourrait bien vous faire réfléchir à deux fois avant d’en ajouter une à la maison de vos rêves. Libre à vous de le faire, bien entendu. Mais vous êtes aussi libre de vous débarrasser de ce legs culturel des ducs, des nababs capitalistes et des Simpson, pour imaginer plutôt un jardin de pierre japonais ou une création entièrement nouvelle. Telle est la meilleure raison d’apprendre l’histoire : non pas pour prédire le futur, mais pour se libérer du passé et s’imaginer d’autres destinées. Bien entendu, cette liberté n’est pas totale : on est toujours façonné par le passé, mais une certaine liberté vaut mieux que rien.«

I have a dream…
Nous l’avons vu, nous sommes prédéterminés, conditionnés. En dehors des cas où la survie est en jeu, prendre conscience des dissonances cognitives n’aboutira qu’à auto-justifier son obéissance (à ne pas faire de caprices). À moins de pouvoir « reprogrammer » son cerveau.

Vous avez certainement remarqué ces athlètes lorsque, se concentrant, ils visualisent mentalement leur parcours avant de se lancer pour une exécution automatique des plus efficaces. C’est également ce que chacun fait lorsqu’il tourne dans sa tête les possibles échanges avant un rendez-vous important. Ou ce que font l’artisan, l’ouvrier ou le bricoleur lorsqu’ils imaginent les manipulations nécessaires avant d’exécuter une construction inhabituelle. Ou lorsque nous ruminons une expérience dont nous sommes mécontents en imaginant d’autres attitudes de notre part pour d’autres issues.
Ce que nous disent ces exemples, c’est que la conscience humaine offre la faculté unique de vivre mentalement des expériences virtuelles conscientes, en mode « off line » (en différé), en variant les scénarios, sans être pressé par l’urgence de la réalité et donc en faisant intervenir des fonctions cognitives de haut niveau, telles que les fonctions réflexives, de comparaison, de logique, les savoirs techniques, etc. Cette vie « off line » s’accompagnera des mêmes marqueurs somatiques que la « vraie vie » ( l’évocation de situations de danger par exemple entraînera les mêmes émotions et ressenti, augmentation du rythme cardiaque et crispation des abdominaux, qu’une situation réelle.) Et donc ces expériences de vie virtuelle « off line » vont également programmer les chemins neuronaux et permettre d’en accumuler, modifier, corriger, les acquis cognitifs. Des expérimentations montrent même qu’elles peuvent modifier, voire fabriquer de faux souvenirs (Cf. vidéo : « Je me souviens donc je me trompe ».) Ce fonctionnement en différé est activé en général volontairement lors de tâches spécifiques requérant de la concentration et de la réflexion.
En dehors de ces tâches de réflexion volontaire consciente, cette capacité de vivre mentalement des expériences virtuelles prend également la forme d’un flux permanent et involontaire de rêveries, évocation décousue de situations sans liens apparents, que les neuroscientifiques appellent le mode par défaut du cerveau. Ces « rêveries » intimes sont sans tabou et permettent de « sortir du cadre » pour résoudre ses problèmes, de s’imaginer d’autres futurs parmi les plus utopiques, de se donner d’autres élans. Une recherche par IRM montre que les zones cérébrales associées à des difficultés à résoudre des problèmes s’activent lors d’épisodes de rêverie.
Comment s’articulent ces phases dans la construction volontaire d’une action ? Pour prendre l’exemple très personnel de l’écriture d’un article comme celui-ci, je passe par des phases de réflexion « off-line » pendant lesquelles j’essaye d’assembler mes idées, ce qui entraîne des phases de recherche documentaire, longues et précieuses, et qui modifient autant ma cognition que les orientations de l’article (il peut m’arriver de décider l’abandon de celui-ci !) Des phases de rêverie sur toutes sortes d’autres sujets viennent souvent me déconcentrer dans mon travail, notamment lorsque j’acquiers de nouvelles connaissances ou que je bute sur un concept. Je ne m’en inquiète pas : je sais qu’en associant les pensées, les rêveries tissent la mémorisation. Mais toujours – et cela se passe généralement lors de mes rêveries du réveil, alors qu’encore dans la douceur du lit, je laisse mon esprit vagabonder sur les problèmes de la veille et l’anticipation de la journée – survient une fulgurance : je m’entends dire mentalement le futur passage de l’article sur lequel j’avais achoppé la veille, mais portant cette fois, en un subreptice éclair, l’idée libératrice.
Pour autant ces réflexions ou rêveries conscientes ne changeront pas fondamentalement l’individu : elles construisent sur l’existant, à partir de l’existant. Personne ne désire d’ailleurs vraiment changer de personnalité. Rêver permet cependant d’augmenter ses capacités cognitives, et ce faisant d’acquérir une certaine mobilité dans la vie, un supplément de liberté en somme.
Et il faut rêver un autre futur, pour ensuite le construire par une nouvelle réflexion « off line ». La connaissance est l’aliment essentiel de la déconstruction, du rêve et de la construction. La connaissance est l’aliment de la Liberté, le rêve est son moteur.
La Liberté de l’humain se construit en différé, lors des phases de réflexion ou de rêverie conscientes.
Postface : L’illusion du libre arbitre
Le libre-arbitre, tel que défini par la faculté de se déterminer par la seule rationalité consciente, n’existe pas. Ce n’est, de nos jours, pas une surprise ! Nous nous savons prédéterminés par notre hérédité, notre éducation, notre milieu social, notre vécu, etc. Nous savons tous, depuis Freud, que c’est notre inconscient qui est à la manœuvre et les neurosciences confirment cela. Les plus lucides ou informés d’entre nous savent que la rationalité de l’humain est limitée et qu’il utilise le plus souvent des heuristiques de jugement automatiques, rapides, inconscientes. Et les neuroscientifiques ont démontré que ces jugements sont contrôlés par les émotions (Antonio Damasio – « L’erreur de Descartes – La raison des émotions » – 1994). Et nous nous savons d’ailleurs capables d’anticiper avec une bonne probabilité la réaction des personnes que nous connaissons.

Nous avons certes l’impression de pouvoir choisir arbitrairement à chaque instant. Mais c’est là une illusion de notre conscience cérébrale : les expériences des neuroscientifiques, notamment celles de Benjamin Libet (1983), Patrick Haggard (2008), John-Dylan Haynes (2008), Itzhak Fried (2011), Chun Siong Soon (2013), révèlent que le cerveau prépare l’action bien avant la décision consciente de celle-ci (entre quelques fractions de seconde et plusieurs secondes avant !). Et d’autres expériences neuropsychologiques montrent même que la conscience s’attribue et justifie après coup des choix émanant en réalité d’un acteur extérieur ou des actes provoqués de manière artificielle au moyen d’électrodes implantées dans le cerveau ! Cf. Le blog du cerveau à tous les niveaux – La question du libre arbitre
Une brève histoire du libre arbitre :
Les anciens ne parlaient pas de libre arbitre. Ils se pensaient porteurs d’un destin individuel et soumis aux caprices des dieux. Le concept apparaît à la fin du IVe siècle dans le traité De libero arbitrio de Augustin d’Hippone (saint Augustin) où il déclare : « Dieu a conféré à sa créature, avec le libre arbitre, la capacité de mal agir, et par-là même, la responsabilité du péché » enlevant ainsi la culpabilité divine d’avoir créé le mal.
Cette question du libre-arbitre a nourri des débats philosophiques et théologiques séculaires au sein du monde chrétien avec l’idée sous-jacente que sans libre-arbitre il ne saurait y avoir de responsabilité, ni devant les hommes, ni devant le Dieu des croyants. Mais nécessité morale n’implique pas existence !
Avec le développement des sciences, le non-déterminisme du supposé libre arbitre s’est trouvé en totale contradiction avec le déterminisme des lois de la Physique et de la Nature, provocant toutes sortes de contorsions philosophiques peu convaincantes. Puis on se jeta sur les inexpliqués de la physique quantique comme sur une bouée de sauvetage en les interprétant de manière quelque peu abusive comme un indéterminisme. Cf. Wikipédia – Libre arbitre.
Références
- Wikipédia – Libre arbitre
- Wikipédia – Liberté
- Article Corps-cerveau-environnement
- Site « Le cerveau à tous les niveaux » dont :
- Article Sciences Humaines – « Se soumettre en toute liberté » par Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois – Professeurs de Psychologie sociale
- Wikipédia – Dissonance cognitive
- Wikipédia – Heuristique de jugement
- Vidéo : « Je me souviens donc je me trompe »